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3 choses apprises en lisant "Ecriture" de Stephen King

J'ai une relation avec Stephen King. Enfin, quand je dis une relation, n'y vois pas de choses graveleuses, mon précieux. Ce que je veux dire, c'est que je sais que ce type et moi, nous sommes en partie fait.e.s du même terreau. 

J'ai découvert ses romans à la fin de mon enfance (j'avais lu tous les "Chair de Poule" #années90 - King était le suite logique) et très vite, j'ai eu l'impression d'être parfois connectée aux pensées de l'auteur. 

Tu as peut-être déjà ressenti ça : en quelques mots, tu comprends parfaitement ce qu'il ou elle a voulu exprimer, et il s'agit d'une chose à laquelle tu avais déjà pensé avant. Comme si l'auteur.e lisait dans ton esprit, ou comme s'il/elle te connaissait. J'adore cette sensation! Je l'ai un peu perdue en devenant adulte, c'est pour ça que je suis en train de relire "Marche ou crève", j'en ai des frissons. 

Dans "Ecriture", Stephen King parle de son processus d'écriture, de son histoire avec le langage. Il y parle aussi de son alcoolisme, ses souffrances, ses joies... Et du Maine, bien sûr. La seconde partie du livre m'a moins plu et je ne l'ai pas terminé, donc je n'en parlerai pas. Mais la 1ere partie c'est de la balle! 


1. Copier, c'est OK!

Lorsque j'ai entamé la lecture des pages relatant ses premières expériences d'écriture, je m'attendais à autre chose. En fait, je m'attendais à découvrir l'enfance d'un Mozart de l'écriture, un virtuose du fantastique, capable de produire des choses inattendues pour un enfant de son âge. Un talentueux, en fait. 

 

Et bien pas du tout, mon précieux. J'ai dû redescendre monsieur King de son piédestal... En fait, à l'école primaire, Stephen King a simplement recopié une bande dessinée dont il a retravaillé le texte afin que cela lui plaise davantage. Voilà son premier récit. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ça. Et il y a mieux : sans complexe, il a vendu des copies de ce récit à 0,15$/pièce. En deux jours, le petit Stephen avait gagné son premier dollar grâce à son texte, copie améliorée d'une BD qu'il aimait. C'est dingue, non? Moi je trouve ça ouf. 

 

Ce passage est pour moi une des choses les plus importantes que j'ai pu lire ces dernières années. Copier, c'est OK! En fait, c'est comme ça qu'on apprend, après tout. Quand on est bébé, on copie les sons que font les adultes autour de nous pour, un jour, être autonomes dans notre langage. Tout ce qu'on est capables de faire un jour de manière indépendante, on a dû le copier de quelqu'un d'autre à un moment, non?

Aujourd'hui, quand les gens me disent que je suis douée pour, par exemple, l'aquarelle, le dessin, etc., je réponds que je n'ai aucun talent : il s'agit avant tout de travail acharné qui a commencé comment? En recopiant! 

C'est un message que je tente de faire passer dans les ateliers créatifs que je mène et dans plein d'autres aspects de ma vie : copier, c'est fucking OK!

2. Le clou du refus, un certain optimisme

A l'adolescence, Stephen King a envoyé plusieurs de ses récits à des magazines et journaux. Lorsqu'il a reçu son premier refus, par courrier, il a planté un clou dans sa chambre et a accroché la lettre dessus. 

Il ne se sentait pas mal. Selon lui, de la jeunesse découle un certain optimisme qui ne l'a pas découragé. Voici le début du paragraphe suivant : 

"Vers quatorze ans, [...] il n'y avait plus assez de place sur mon clou pour toutes les lettres de refus que j'avais empalées dessus. Je remplaçai le clou par un autre, plus long, et continuai à écrire."

 

Sérieusement, c'est pas une leçon de ouf, ça? Tu imagines s'il s'était découragé, s'il s'était résigné? Nous n'aurions jamais pu profiter de ses récits qui ont marqué des générations et des générations! 

A ce stade, je ne sais pas si cet "optimisme" est de la folie et du génie. Peut-être un peu des deux... Je fais partie de ces gens-là, je crois. Je ne me considère pas comme quelqu'un d'optimiste, mais je suis déterminée, c'est sûr. Et je te souhaite de l'être aussi. 

3. Pelleter de l'or ou de la merde

Un des récits les plus connus de Stephen King est Carrie. Même si l'on n'apprécie pas ce genre de roman, tout le monde a entendu parler de cette adolescente malmenée assoiffée de vengeance. Selon l'auteur, c'est LE livre qui a véritablement lancé sa carrière. Fun fact : Stephen King détestait le personnage de Carrie quand il rédigeait son histoire. Pour lui, ce récit n'avait aucun sens et ne méritait pas d'être publié. 

Le paragraphe qui suit parle de lui-même, je vais donc te laisser l'apprécier et ne pas le commenter davantage. 

 

"Mais aucun d'eux (ses romans) ne m'a appris ce que Carrie White m'a appris. Ce que j'ai découvert de plus important, c'est que la perception qu'a l'auteur de ses personnages, au départ, peut être aussi erronée que celle du lecteur; et, presque aussi important, j'ai compris que le fait d'arrêter la rédaction d'un texte simplement parce que c'est difficile [...] est une mauvaise idée. Il faut parfois continuer même quand on n'en a pas envie, et il arrive qu'on fasse du bon boulot alors qu'on a l'impression d'être là, à pelleter bêtement de la merde, le cul sur une chaise."  J'adore ce mec. 


Mon avis

La première partie d'"Ecriture" a été, pour moi, comme un livre de développement de soi. Je conseille sa lecture à toute personne qui se lance dans un projet (d'écriture, de biscuits bio ou de gîte à la montagne). Qu'on aime les romans de Stephen King ou non, cela n'a pas d'importance. Il s'agit là des conseils d'un vieux sage qui en a bavé, qui a été au bord du gouffre à plein (vraiment plein) de reprises. 

 

Comme le monsieur l'a dit, ce qui sépare l'individu talentueux de celui qui réussit, c'est beaucoup de travail acharné.

 

Kiss, 

 

Kate_

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