Les gens, LA clé

llustration : Soley & the bear

 

La misanthropie apparait quand on met [...] toute sa confiance en quelqu'un parce qu'on considère l'Homme comme un être vrai, solide et fiable. Puis on découvre un peu plus tard qu'il est mauvais et peu fiable [...] et quand cela arrive, l'intéressé finit souvent par haïr tout le monde. Stern, Paul (1993)

Considérer l'Homme comme un être vrai, solide et fiable? Haha LES CONS!


Paradoxalement misanthrope

J'aime à penser que la Beauté réside dans les paradoxes, les contradictions, les nuances. Ce que je m'apprête à te partager ici va un peu dans ce sens. Ou pas. Hahaha!

Longtemps, je me suis qualifiée de misanthrope. Les gens ont, effectivement, une capacité à m'énerver très vite. Je suis une blasée des rapports humains, clairement. Il y a peu, j'ai compris que cela venait de ma tendance à l'introversion; autrement dit au besoin de recharger mes batteries en solo. Si tu ne sais pas de quoi je parle, mon précieux, va donc voir cette courte vidéo au contenu de qualité

Un jour, en plein milieu de ce qu'on appelle un burn-out, j'ai expérimenté une technique d'hypnose qui m'a plongée dans un état second, duquel une phrase qui est l'essence même de mon être est sortie : J'aime les gens. A l'instant même où j'ai prononcé ces mots, j'ai fait un retour instantané dans un état totalement conscient, j'ai ouvert les yeux et j'ai tchoulé comme jamais. Les robinets étaient ouverts, je sentais que mes larmes étaient grosses et bouillantes. Tcheu, rien quand l'écrivant, ça remonte. 

Faut dire aussi que le moment était particulier : j'étais en plein épuisement dû, entre autres, à la très mauvaise gestion de mes supérieures qui m'avaient littéralement ôté la moindre parcelle d'énergie, de motivation et d'humanité, je m'étais fait harceler pendant des mois et agresser physiquement, et j'étais en train de me rendre compte que le type avec qui je vivais était un con (sorry si tu lis ça mec, mais c'est pas faux). Et là, paf! Je réalise que les personnes, c'est ce que je préfère

C'était une vérité à laquelle je devais faire face : je kiffe les putain de gens et je veux bosser avec eux, par eux, pour eux. Cela s'est d'ailleurs confirmé lorsque j'ai fait le test du Sisem... Plus d'infos dans cette 2e vidéo au contenu de qualité et qui rend les cheveux plus brillants

Bon. Et on fait quoi de ma misanthropie? 

La ressource n°1

Du coup, j'ai commencé à accepter. Petit à petit. J'ai ouvert une porte, puis une deuxième, en me disant que l'Autre n'était pas forcément un ennemi ou un crétin doué de l'intelligence d'une huitre un lendemain de réveillon. Même la personne qui te dit et alooorrrsss tu cherches du boulooottt??? alors que tu te remets à peine d'un épuisement est en fait bienveillante, mais avec ses filtres à elle. 

J'ai commencé à écouter ce que les gens me disaient. A écouter vraiment, je veux dire, avec une oreille attentive et tout et tout. J'étais pas toujours d'accord, je ne voyais pas toujours l'utilité de ce qu'on me disait, mais j'écoutais. 

 

Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, j'ai constaté que les paroles des gens faisaient comme un puzzle géant dans ma tête. Certaines paroles revenaient régulièrement et, une fois analysées par mes soins, pouvaient devenir des "bases", des piliers sur lesquels m'appuyer. C'étaient les pièces qui formaient le tour du puzzle, le bord, le cadre. Certaines paroles étaient parfois uniques, bizarres, mal foutues. C'étaient les pièces que je gardais sur le côté, au cas où elles serviraient un jour. Et puis il y avait tous les autres conseils, toutes ces pièces qui toutes seules ne signifiaient rien mais qui, mises avec les autres, commençaient un former un dessin. Enfin, il y a le moment où tu réalises que dans certaines pièces de puzzle se cachait une petit graine qui, sans que tu le saches, s'est mise à germer quand elle était prête à le faire. 

Un jour, je parlais avec une nana en épuisement, et je me suis surprise à lui dire Tu sais, je suis convaincue que les gens sont la ressource n°1 quand on ne va pas bien. La boucle est bouclée. 


Conclusion

 

Un verre avec un pote, ça peu être sympa, mais ça ne suffit pas. C'est un sparadrap sur une plaie béante. Par contre, 1000 verres (héhé) avec 1000 potes/non-potes/connaissances/psy/gardiens de zoo (why not?)/astronautes (Thomas Pesquet coucouuuuu), là ça commence à être du lourd et à p't'être servir à quelque chose. A condition de s'ouvrir à eux/elles, of course. Parce que juste faire genre ouais période difficile en ce moment mais ça va de mieux en mieux chaque jour, fin de la discussion, ça va pas permettre le dialogue, le vrai. 

Du coup, si ça va pas, juste dis-le. Au maximum de monde autour de toi, mon précieux. Et crée ton puzzle.  

 

Pour finir sur une note culturelle, voici un extrait d'un morceau du Klub des Loosers, intitulé Baise les gens. Dédicace aux misanthropes. 

 

Une manière très personnelle d'affirmer ma croyance profonde en la misanthropie :
Les bribes de leurs vies pathétiques qu'ils hurlent au travers de leurs téléphones portables me donnent envie de me trancher la jugulaire

 

Love you. 

Kate_

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