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Liberté, égalité, sororité

Développer la sororité, ou comment combattre la méfiance que nous avons envers les autres femmes, ces connasses? 

 

Depuis quelques semaines, je réfléchis beaucoup à la relation particulière que nous entretenons entre nous, les femmes. Bon, je tiens à préciser que j'ignore où se termine le groupe "femmes" et où commence les autres groupes ("hommes" ou toute autre manière de se définir), mais je sais que je ressens souvent, et depuis longtemps, des sentiments négatifs envers certaines autres femmes. Comme si la méfiance était mon sentiment de base envers elles. Comme si toute autre femme était un danger potentiel et qu'elle doit me prouver qu'elle est digne de ma confiance pour pouvoir rentrer dans le cercle VIP de mes "sœurs". Et puis, l'accès à ce groupe n'est pas définitif, le moindre sentiment négatif et hop! Un coup de pied aux fesses et c'est l'exclusion à vie. 

 

Est-ce ça, la relation que je veux développer avec celles qui pourraient être mes alliées? 

 

Il y a quelques semaines, lors d'un coaching épistolaire, j'écrivais à l'une de mes coachées au sujet de la relation particulière que nous, les femmes, pouvons avoir entre nous. En fait, mon but était de lui montrer que cela valait la peine de diminuer sa méfiance envers les autres femmes. Mais comment être authentique si moi-même je n'y croyais qu'à moitié? Et puis, j'ai repensé à une expérience intime et extraordinaire que j'ai vécue il y a peu. J'ai décidé de me jeter à l'eau et de lui dévoiler cette partie de moi. Et je souhaite faire la même chose avec vous aujourd'hui. 

  

En ce qui concerne les femmes, j’ai une anecdote personnelle à vous partager...

 

Cette histoire se déroule au début de l'été. Je suis à la recherche de lingerie dans les commerces de Namur. Je souhaite me faire plaisir en achetant un beau produit de qualité, chose que je n’ai pas faite depuis un bon bout de temps.

Je rentre dans divers magasins, assez mal à l’aise. En effet, ce n’est pas une partie de plaisir pour moi. Je fais une taille 46, ce que beaucoup de commerces n’ont pas. Souvent, cela se limite à : Bonjour, vous avez des articles au-dessus du XL ? Non ? Au revoir !

Ensuite, même quand il y a des choses qui taillent correctement, les modèles sont faits pour des morphologies éloignées de la mienne. Ce n’est pas tout de mettre plus de tissu pour agrandir la culotte, il faut aussi s’adapter aux courbes d’une ronde qui ne sont pas les mêmes que celle d’une mince.. Bon, contexte malaisant. 

 

Je fais tous les magasins de lingerie de Namur. Tous. Autrement dit, une dizaine. A chaque fois, je ressors de plus en plus mal. Et les vendeuses ne m’aident pas à me sentir mieux. Elles prennent un air exaspéré à chaque fois que je leur remballe les produits qu'elles me proposent, comme si j'étais super exigeante. Mais désolée ma biche, le modèle 50 nuances de Grey avec ficelles en cuir c'est peut-être sympa sur toi, mais moi je vais ressembler à une vieille mortadelle saucissonnée dans son filet. 

En plus, elles sont toutes si minces, grandes, à choisir leurs sous-vêtements selon leurs gouts, car tout leur va. En gros, des connasses.

 

Il est 17h45. Il se met à pleuvoir et je n’ai pas de parapluie. Je remonte la rue pour rejoindre l’arrêt de bus et rentrer chez moi. Ambiance de merde… Et là, je tourne la tête, et comme par magie je me retrouve devant un magasin de lingerie dont j’avais oublié l’existence. Bon, j’y vais? Malgré ma tête d'épouvantail et le fait qu'il va bientôt fermer ? J’y vais. 

Moi quand je décide de rentrer dans ce fucking magasin
Moi quand je décide de rentrer dans ce fucking magasin

Je rentre et il y a deux vendeuses. L'une des deux s'approche tout de suite de moi. Surprise : elle doit, elle aussi, faire une bonne taille 46. Elle est un peu plus grande que moi, mais avec des rondeurs similaires. Et elle est CA-NON! Waw, ça fait plaisir. Je me sens un peu plus à l'aise. 

  

Je lui décris ce que je cherche et je m’installe dans la cabine. Elle m’amène plusieurs modèles qui me vont mais dont je n’aime pas trop la couleur ou la coupe. Elle finit par m’amener une dernière pièce : une nuisette en satin blanc, légèrement transparente. Quelle blague !

Je pense qu’elle remarque mon regard interloqué du style mais mademoiselle, je ne pourrai jamais porter cela. C'est pas pour moi.

Avec un sourire bienveillant, elle me propose de l’essayer quand-même, ce que je fais.

 

Je me regarde dans le miroir et ce que j’y vois me plait. J’en ai les larmes aux yeux. Elle passe doucement sa tête dans la cabine, sans rien me demander, mais c'est comme si je lui avais déjà donné mon accord pour qu'elle me voie comme cela, dans mon intimité. 

Elle sourit, sans rien dire. Sans hésitation, je lui dis que j'achète la nuisette.

 

Que s'est-il échangé avec cette jeune femme? 

 

J'ai du mal à mettre un mot exact là-dessus, mais je crois que c'est ça, la sororité.

Dès que je suis rentrée dans ce magasin, j’y ai senti de la bienveillance et un regard aimant. Il y avait également une complicité entre elle et moi, qui ne pouvait être que féminine. En fait, c’est ça : une femme et une autre femme, et tout ce qu’il peut se passer de bon entre elles et que les hommes ne connaitront jamais. Cette femme, contrairement aux autres, n’étaient pas une ennemie ; c’était mon alliée, et elle m'a aidé à avancer.

 

Pour finir, j'aimerais vous laisser en compagnie de quelques femmes qui s'expriment au sujet de la sororité. Mention spéciale à la toute dernière définition... 

 

Love à toutes 🍸❤🚺

 

 

Kate_

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